
Quand les premières images de « Makani » défilent, l’œil marocain reconnaît aussitôt quelque chose de familier : une allure, un tissu, un bijou… bref, un morceau de chez nous. Au cœur de l’ambiance de fête, la caméra s’attarde sur une silhouette en tenue amazighe richement ornée, un caftan élégant, des bijoux en argent et en corail.
Le clip de « Makani », hymne officiel de la Coupe arabe FIFA Qatar 2025, ne se contente pas d’accompagner le tournoi d’une simple chanson de stade. Il raconte une histoire : celle d’un monde arabe uni dans sa diversité, où le patrimoine marocain occupe une place visible et fière.
« Makani » (مكاني, Mon endroit / Ma place) est l’une des deux chansons officielles de la Coupe arabe 2025, aux côtés de « Zamani » (Mon temps).
Elle est interprétée par la légende égyptienne Mohamed Mounir, sur des paroles de Mostafa Hadouta.
Derrière la musique, on retrouve la touche d’un créateur bien connu des Marocains : le producteur RedOne (Nadir Khayat), originaire de Tétouan, déjà auteur de plusieurs hymnes pour la FIFA et de nombreux hits internationaux. Il signe la composition et la production des deux titres officiels, « Makani » et « Zamani ».
Le message de la chanson est simple et fort :
parler de maison, d’appartenance et d’unité arabe. Le texte insiste sur l’idée que, d’un pays à l’autre, on n’est jamais vraiment étranger : on retrouve les mêmes valeurs, les mêmes habitudes, la même chaleur humaine.
Pour un pays comme le Maroc, marqué par l’hospitalité, la pluralité de ses identités (arabe, amazighe, africaine, méditerranéenne) et une vaste diaspora, ce message résonne particulièrement.
La première empreinte marocaine de « Makani » est dans l’image, mais aussi dans le son.
Avec RedOne à la production, la chanson adopte une structure pensée pour le stade :
Même si la musique n’utilise pas un rythme directement identifié comme « marocain », le fait que ce soit un producteur marocain qui donne le ton musical de l’événement fait partie de ce patrimoine immatériel que le pays exporte : après avoir brillé sur les terrains, le Maroc rayonne aussi derrière les coulisses de la bande-son officielle.
Là où le Maroc apparaît de la manière la plus éclatante, c’est dans les images du clip.
Des pages et créateurs de contenu ont rapidement relevé la présence du costume traditionnel amazigh féminin et le caftan marocain – dans la vidéo officielle de « Makani », se réjouissant de voir ce patrimoine mis en avant dans un hymne destiné au monde arabe entier.
On distingue notamment :

Ces éléments ne sont pas de simples détails décoratifs :
Ils prolongent le message de la chanson en montrant que le Maroc n’est pas seulement un pays parmi d’autres, mais un visage important de l’identité arabe. À travers le costume amazigh et le caftan, c’est toute une histoire de savoir-faire, de rituels et de fêtes qui fait une brève apparition à l’écran… mais suffisamment forte pour être reconnue par les Marocains du monde entier.
Au-delà du visuel, « Makani » parle aussi au ressenti marocain.
La chanson insiste sur l’idée que, d’un bout à l’autre du monde arabe, on partage :
Pour les Marocains, cette idée de se sentir chez soi ailleurs est très familière :
En montrant des éléments du patrimoine marocain aux côtés d’autres traditions arabes, le clip de « Makani » envoie un message clair :
nous partageons un même “Makani” – un même espace symbolique – sans effacer nos particularités.

Le Maroc y apparaît comme un morceau essentiel du puzzle arabe, pas comme un simple décor folklorique.
Avec « Makani », la Coupe arabe 2025 ne se contente pas de rassembler des équipes nationales. Elle réunit aussi des histoires, des costumes, des langues, des musiques.
Le fait de retrouver :
Pour les supporters marocains, voir ce patrimoine projeté sur les écrans du monde entier, au cœur d’un hymne officiel, c’est un peu comme entendre une phrase très familière :
« مرحبا، راك فـ دارك » – Bienvenue, tu es chez toi.
Et c’est exactement ce que promet « Makani » : faire de cette Coupe arabe une maison commune, où le Maroc occupe fièrement sa place.

Docteure en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.