RICHESSE ET PATRIMOINE MAROCAINS

Semaine culturelle 8–15 nov : FIAV à Casablanca, FICAR à Rabat

8/11/2025
FICAR 2025

Semaine culturelle au Maroc (8–15 novembre 2025) : entre Casablanca et Rabat, la 31ᵉ édition du FIAV (arts numériques, installations, IA créative) et le FICAR (cinéma d’auteur, compétitions, hommages) transforment les capitales en scènes ouvertes.

Il y a des semaines où une scène culturelle révèle son visage complet, comme si tout un pays accordait sa respiration. Entre Casablanca et Rabat, celle qui s’ouvre voit dialoguer deux histoires au long cours : la 31ᵉ édition du Festival international d’art vidéo (FIAV), du 10 au 15 novembre, et le Festival international du cinéma d’auteur de Rabat (FICAR), programmé la semaine du 8 au 16 novembre selon le calendrier officiel. Deux rendez‑vous de plus de trente ans, deux manières d’habiter le présent : l’une explore l’image par la technologie et la recherche, l’autre en cisèle l’écriture et le regard d’auteur.

FIAV, Casablanca : la fabrique de l’image vivante

« À Casablanca, l’image ne se projette plus, elle se fabrique sous nos yeux. »

Casablanca accueille le FIAV depuis 1993. On y vient pour être bousculé. Dans les halls et les plateaux, les écrans ne se contentent plus de montrer : ils répondent, respirent, génèrent. L’édition 2025 s’ouvre au Studio des Arts Vivants, promesse d’une soirée où l’image se fait performance — une façon de rappeler que le FIAV n’est pas qu’un programme, mais un dispositif vivant. Porté par la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’Sik (Université Hassan II), le festival a toujours tenu ensemble l’atelier et l’amphi : on expose, on performe, mais on réfléchit aussi, dans des colloques et masterclasses où étudiants, artistes et chercheurs partagent la même table.

Ce qui frappe, c’est l’alliance des mondes : ingénieurs lumière et VJ, codeuses, chorégraphes, théoriciens des médias. On y parle IA créative, immersif, art génératif, moins pour célébrer les mots que pour en éprouver les usages. À Casablanca, le FIAV transforme la ville en laboratoire : l’écosystème se met en mouvement, des techniciens aux hôteliers, des restaurateurs aux transports. Chaque installation attire un public qui déborde les cercles habituels — curieuses, familles, étudiants — et qui repart avec l’impression que l’art et la technologie ne s’opposent pas : ils composent.

Cette économie de la curiosité nourrit des métiers, des compétences, des envies. Elle fait gagner en attractivité une métropole déjà trépidante, tout en consolidant des passerelles entre université et marché. Surtout, elle produit des résultats artistiques tangibles : œuvres immersives, collaborations inédites, performances où l’algorithme n’est plus une boîte noire mais un partenaire de jeu. En sortant des salles, on garde en tête une conviction simple : la vidéo n’est pas un support, c’est une matière vivante.

FICAR, Rabat : l’art des choix, la durée d’un regard

« Un film n’existe vraiment que dans la conversation qui suit la projection. »

À Rabat, la promesse est différente et complémentaire. Depuis 1994, le FICAR prend le temps de la rencontre : un film, une voix, une salle qui écoute. Dans les allées du Théâtre Mohammed V et des cinémas partenaires, on croise des jurys internationaux, des critiques, des cinéastes dont les films préfèrent le risque à la recette. Le festival revendique une ligne d’art et d’essai : y affleure ce qui fait la noblesse d’un « cinéma d’auteur » — une écriture, un point de vue, la persistance d’un monde intérieur.

Ici, l’impact se mesure à l’échelle d’une ville et d’une filière. Les délégations, les festivaliers, les projections matinales et les soirées de gala créent un calendrier particulier : hôtels complets, tables prises d’assaut, studios de post‑production sollicités, emplois temporaires pour la médiation, l’interprétariat, la communication, la technique. Surtout, les films gagnent en circulation : un prix, un débat bien mené, une salle pleine peuvent changer le destin d’une œuvre — tournée des festivals, sorties en salles, plateformes. Le FICAR consolide une cinéphilie faite de premières fois et d’hommages, rappelant que la mémoire du cinéma est elle aussi une promesse d’avenir.

Deux lignes qui se rejoignent

On pourrait croire ces festivals éloignés. Ils sont en réalité les deux faces d’un même mouvement. À Casablanca, on expérimente les formes ; à Rabat, on approfondit les récits. L’un stimule les liens entre arts et technologies, l’autre renforce la chaîne de valeur du cinéma d’auteur — et tous deux irriguent l’écosystème culturel marocain par leurs partenariats, leurs jurys, leurs ateliers. Ils partagent enfin une qualité rare : la durée. Plus de trois décennies qui signifient un savoir‑faire, un public fidèle, un réseau solide.

On pourrait croire ces festivals éloignés. Ils sont en réalité les deux faces d’un même mouvement. À Casablanca, on expérimente les formes ; à Rabat, on approfondit les récits. L’un stimule les liens entre arts et technologies, l’autre renforce la chaîne de valeur du cinéma d’auteur — et tous deux irriguent l’écosystème culturel marocain par leurs partenariats, leurs jurys, leurs ateliers. Ils partagent enfin une qualité rare : la durée. Plus de trois décennies qui signifient un savoir‑faire, un public fidèle, un réseau solide.

Itinéraire conseillé

Notre conseil d’itinéraire : FIAV pour éprouver (une soirée d’ouverture + une demi‑journée d’installations et une masterclass), FICAR pour comprendre (compétitions, un hommage, une soirée de gala). Les deux festivals mêlent séances gratuites et payantes : consultez les programmes officiels pour horaires, pass et accréditations.

Pratique

Les deux événements combinent séances gratuites et payantes selon les lieux. Le FIAV parle aux amateurs de numérique, aux étudiants, aux professionnels des industries culturelles et créatives, (Programme FIAV 👉consulter le programme complet.)

Le FICAR s’adresse autant aux cinéphiles qu’aux publics qui aiment être surpris. Consultez les programmes officiels pour les horaires, pass et accréditations, et pensez logistique : certaines salles affichent complet, mieux vaut anticiper. (Programme FICAR 👉consulter le programme complet.)

Auteur
Photo de profil du docteur Zahra Boughroudi

Zahra Boughroudi

Docteure en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.